Présentation

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Le séminaire « I3 : Intercompréhension, Interdisciplinarité et Interaction » est une rencontre de formation et de recherche interdisciplinaire destinée à penser et à accompagner l’émergence à l’université de pratiques transversales, hybrides et interculturelles en lien avec la société et le monde professionnel.

Comment les langues, les idées et les représentations circulent et, à travers elles, comment se construisent, s’échangent et se transfèrent les savoirs par-delà les frontières géographiques, culturelles et académiques ? Pourquoi les pratiques interculturelles et interdisciplinaires favorisent-elles aujourd’hui une plus-value créative aussi bien dans la production de connaissances nouvelles que dans le réagencement des théories et des méthodes nécessaires pour affronter les enjeux et les impasses de nos sociétés actuelles ? Comment appréhender le numérique, non plus comme une simple batterie d’outils et de compétences, mais comme le milieu incontournable à travers lequel s’opèrent les échanges interindividuels et se construisent les connaissances ?

 Le séminaire international I3 (I au cube) « Intercompréhension, Interdisciplinarité et Interaction » s’inscrit dans un réseau de formation et de recherche, plurilingue et interdisciplinaire en construction intégrant des établissements du Sud-Ouest de l’Europe et de l’Amérique du Sud (Brésil et Argentine)

Il s’agit d’échanger autour des pratiques de décloisonnement des formations par la mise en contact des ressources humaines, techniques, linguistiques et cognitives que partagent les institutions avec leur environnement socio-économique. On s’intéresse aux productions et transmissions de connaissances en contexte multilingue (intercompréhension des langues romanes, langues pour spécialistes d’autres disciplines, langues sur objectifs spécifiques, pratiques interculturelles et interdisciplinaires, traduction, interprétariat). Nos réflexions s’organisent autour trois modalités qui peuvent être combinées dans des dispositifs hybrides d’enseignement et recherche : la modalité présentielle (création de cours et de formations de formateurs sur thématiques transversales), la modalité distancielle (contenus et interactions via des plateformes numériques) et la modalité interactionnelle (échanges avec des acteurs du monde réel).

           

            Interdisciplinarité et Interculturalité à l’ère globale

            De nombreux auteurs considèrent que nous vivons aujourd’hui les prémices d’une révolution épistémique majeure qui, tout en bouleversant notre relation à la connaissance, va reconfigurer la nature même des savoirs, les objets et le rôle des sciences, ainsi que les conditions et les finalités de l’enseignement et de la recherche, toutes disciplines confondues. Mais comme lors de toutes les grandes transitions civilisationnelles passées, nous manquons encore de repères, d’outils et de méthodes nous permettant d’appréhender les incertitudes et la complexité qui nous guettent. D’après le philosophe Michel Maffesoli, les bonnes clés pour apprécier ces bouleversements en cours sont à chercher dans le dynamisme et la plasticité des choses et des êtres dont les interactions ne peuvent plus être saisies de manière simplement argumentative. D’où la nécessité, selon lui, de mettre en place une « hétérologie », c'est-à-dire un savoir du multiple, seul capable de reconnaître la richesse du vivant

            Parce qu’elles sont toujours là, en nous et entre nous, dans cet espace commun qui nous permet à la fois de communiquer et de nous individuer, les langues incarnent la pluralité du monde et créent aussi des mondes. Elles contribuent, en effet, par foisonnement et fécondation, à resignifier le temps et l’espace des possibles et à faire émerger de nouvelles sociabilités en rendant visibles les différences et leurs potentialités créatives. Tout comme les disciplines de l’enseignement supérieur, elles peuvent être considérées comme des espaces ou des vecteurs de construction de savoir et comme les savoirs eux-mêmes, mais aussi comme des outils, des représentations, des matières ou des interfaces. Les frontières qui s’établissent entre elles suscitent à la fois des interactions de voisinage et des voix/voies de passage fructueuses où circulent les savoirs toujours mouvants, changeants et polymorphes. C’est dans ces interactions et ces circulations que l’on pourrait trouver de nouveaux « styles » collectifs (de modélisation, d'interculture, d'interlangue, d'interdiscipline) permettant non seulement de mieux saisir l’hétérogénéité des mondes que nous habitons et qui nous habitent, mais aussi de concevoir de nouvelles logiques de construction et de partage des savoirs capables de réenchanter nos projets collectifs.

            Pour de nombreux penseurs ce réenchantement nécessaire exige des changements profonds de cap ou de perspective, une nouvelle intelligence du monde, plurielle, dialogique, vicariante, la formation et la culture d’une nouvelle conscience humaine. Car si nous sommes bien entrés dans la société de la connaissance, comme nous le martèlent les politiques et les médias, comment se fait-il que nous ayons bizarrement la sensation de devenir de plus en plus ignorants ? L’excès d’information nous aveugle, l’excès de vitesse nous paralyse. Nous devenons des usagers de plus en plus ignares dans un monde peuplé de boites noires de plus en plus « intelligentes » qui dialoguent entre elles tandis que nous renonçons à décoder les notices. À cette difficulté à saisir les données fluctuantes qui nous entourent s’ajoute notre sentiment d’impuissance face aux détériorations progressives de notre bien-être, de nos économies, de notre environnement, de l’avenir que nous réservons aux générations futures. Nous sommes, en quelque sorte, prisonniers de nos propres cultures, de notre manière de comprendre le monde, des catégories mentales par lesquelles nous organisons notre perception.

            Pour faire face à ces incertitudes et ces obstacles on cherche aujourd’hui, par le biais de l’innovation, à mettre en phase le système éducatif avec les systèmes technologiques et organisationnels de création, distribution et commercialisation de produits ou de services propres au monde économique et industriel.  Mais encore faut-il que cette innovation ait du sens au-delà de l’institution universitaire, que les débats académiques, exigeant de nouveaux rapports dialogiques et interdisciplinaires entre les savoirs institués et les savoirs profanes ou périphériques, ne s'arrêtent pas intramuros. Car les universités et leurs centres de recherche continuent trop souvent d’éprouver de multiples difficultés à franchir les frontières des études et des débats menés dans leur propre contexte. Comment favoriser dans ces conditions l’émergence de nouvelles formes de sociabilité épistémique permettant de nouer des rencontres effectives, de favoriser le partage des savoirs et d’appréhender les différences créatives ? Comment interagir, en quelque sorte, d’une langue à une autre, d’une discipline à une autre, d’un milieu culturel social ou professionnel à un autre ?

           

            Interactions avec la société et le monde professionnel

            Mettre en relation l’université et le monde extérieur tel est le rôle, en Argentine et au Brésil, de l’Extension Universitaire, une composante qui demeure inséparable de l’enseignement et de la recherche, les trois parties formant une sorte de tripode sur lequel repose l’identité universitaire. En matière d’extension c’est la pratique, d’abord, qui induit la théorie (pratique des agents sociaux, des responsables de programme, des enseignants-chercheurs, des étudiants, etc.). En France l’université tous âges, mais aussi les formations par alternance, les services civiques ou les pratiques de stages permettent également de susciter des interactions dynamiques entre le milieu universitaire et les acteurs des milieux socio-économiques qui l’entourent. Il s’agit de part et d’autres de l’Atlantique de modèles à partir desquels on pourra analyser les pratiques multilingues, transversales et hybrides qui intéressent le projet I3. Il s’agira de voir dans quelles mesures ces expériences peuvent jouer des rôles à la fois d’inducteurs et de médiateurs entre la société civile, le monde de l’entreprise, celui de l’enseignement et celui de la recherche, tout en favorisant des innovations bénéfiques à l’ensemble des partenaires en présence.

           

            Le tournant numérique

            Cette mise en relation entre l’université et le monde extérieur passe inévitablement aussi par le numérique qui ne peut plus être envisagé uniquement comme un ensemble d’outils, d’interfaces ou de compétences. Depuis un certain temps déjà le numérique n’est plus un simple moyen nous permettant de sortir du format spatial des livres et des territoires pour embrasser l’ubiquité immatérielle du monde global. Il est devenu le nouveau milieu mnémotechnique du savoir sous toutes ses formes, et aussi celui du réagencement des codes, des comportements, des représentations et des langages. Reconnaître et analyser les nouvelles plasticités et les nouvelles dynamiques induites par le tournant numérique, mais aussi en explorer les potentialités cognitives et interculturelles tels sont les enjeux pédagogiques du monde à venir.

            Le séminaire international « I3, Intercompréhension, Interdisciplinarité et interaction » s’inscrit donc dans cette voie, tout en réaffirmant la congruité de penser ensemble les modalités présentielles et distantes de l’enseignement, de réfléchir aux conditions d’un usage efficace des technologies et de sensibiliser tous les acteurs (étudiants, enseignants, chercheurs, partenaires extérieurs) du bienfondé des dispositifs et des opportunités qu’ils suscitent. Car si les technologies numériques peuvent être des catalyseurs pour le développement de recherches et de pédagogies non plus seulement appliquées mais impliquées dans la société, on ne peut plus éluder les questions de formation, d’accompagnement et de reconnaissance qu’elles sous-tendent.

Cette rencontre « I3, Intercompréhension, Interdisciplinarité et interaction » doit être le séminaire de lancement d’un réseau de coopération internationale visant à fomenter des dispositifs de formation hybrides (distanciels et présentiels) et transversaux (plurilingues et interdisciplinaires) capables de rendre compte des enjeux pluriels du monde et de mieux préparer les acteurs en présence (étudiants, enseignant et chercheurs) aux besoins croissants de professionnalisation et d’internationalisation qu’exigent leurs activités respectives. Il prétend mobiliser des savoirs divers (linguistiques, humanistes, scientifiques, sociétaux, théoriques, pratiques, relationnels) mis en partage par les différents membres du projet et à renforcer des partenariats académiques et de recherche autour d’innovations pédagogiques entre les universités partenaires. Ce projet, finalement devrait servir de levier à l’Université Lumière Lyon2 et dans les établissements partenaires pour la mise en place d'un master international à visée professionnelle mais également ouvert sur le monde de la recherche. 

 

Cette rencontre doit permettre d’accueillir des enseignants et enseignants-chercheurs de langue du Sud-Ouest de l’Europe (France, Espagne, Italie, Portugal) mais aussi du Sud de l’Amérique Latine (Brésil et Argentine). Les communications pourront être effectuées en français et/ou dans une autre langue romane. A l’issu de ce séminaire et des deux autres séminaires qui seront projetés ensuite au Brésil (Fortaleza) et en Argentine (Córdoba) courant 2016 et 2017, un ouvrage collectif sera réalisé reprenant l’ensemble des actes des trois manifestations.

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